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Droit divin

[…] tous les gouvernements sont dans un sens de droit divin, omnis potestas a Deo.
Soit que la providence les accorde aux peuples comme un bienfait, ou les leur impose comme un châtiment, ils sont encore, ils sont surtout de droit divin lorsqu’ils sont conformes aux lois naturelles de l’ordre social dont le suprême législateur est l’auteur et le conservateur, et le pouvoir public ainsi considéré n’est pas plus ni autrement de droit divin que le pouvoir domestique.

[…] le droit divin tel qu’ils [ses détracteurs] feignent de l’entendre serait la désignation spéciale, faite par Dieu lui-même, d’une famille pour régner sur un peuple, désignation dont on ne trouve d’exemple que pour la famille des rois hébreux d’où devait naître le sauveur du monde ; au lieu que nous ne voyons le droit divin que dans la conformité des lois sociales aux lois naturelles dont Dieu est l’auteur : dans la religion chrétienne, dit Bossuet, il n’y a aucun lieu, aucune race qu’on soit obligé de conserver à peine de laisser périr la religion et l’alliance.[/Louis de Bonald, Louis de Bonald. Réflexions sur la Révolution de Juillet 1830 et autres inédits. Éd. DUC/Albatros, 1988, p. 44 et p.82./]


[…] pour un Souverain quelconque, régner de « droit divin », c’est tout simplement régner légitimement, en vertu de droits légitimes ; c’est être le représentant légitime de Dieu pour le gouvernement d’une société, d’un peuple. De là cette formule célèbre, qui fait tant crier les impies et les ignorants : régner par la grâce de Dieu.

Remarquons-le d’ailleurs : le droit divin du Roi légitime n’est pas, comme on se l’imagine, un fait isolé dans la société. La société repose sur une foule de faits humains donnant lieu au droit divin. C’est de droit divin que je possède ma maison, mon champ, et tous les fruits de mon travail ; c’est de droit divin que je possède ce dont je suis devenu le propriétaire légitime, à la suite et par l’effet de faits humains, de conventions purement humaines.[/Mgr de Ségur, Vive le roi ! in Œuvres, Paris : Tolra, 1877, 2e série, tome VI, chap. III./]


Le pouvoir vient de Dieu, en ce sens que la majesté royale est un écoulement de la majesté divine… D’où il suit que le droit divin des rois, dont on s’est fait un épouvantail et bien à tort, comme l’entend Bossuet, devient, je ne dirais pas une vérité chrétienne, mais un principe de sens commun. [/Mgr Freppel, Bossuet et l’éloquence sacrée au XVIIe siècle, 1983, tome II, p. 89-91./]