L'idéalisme politique de Louis Veuillot (1813-1883)

L’idéalisme politique de Louis Veuillot (1813-1883) Ou l’illusion du « parti catholique »

Cent quarante ans après sa disparition, Louis Veuillot laisse le souvenir d’un grand défenseur de la Foi dont l’anti-libéralisme est resté proverbial, et pourtant… Négligeant l’ordre naturel et la question essentielle de l’institution politique, il se contente de promouvoir un groupe de pression : le Parti catholique. Persuadé que la société reste à inventer, il s’enthousiasme pour le dernier homme fort en qui il reconnaît, à chaque fois, l’homme providentiel qui va enfin instaurer la vraie chrétienté. Toujours déçu, il se prend alors à rêver d’une démocratie universelle. Cette schizophrénie du réalisme religieux et de l’idéalisme politique de Louis Veuillot en fait l’archétype d’un libéralisme pratique grand pourvoyeur d’apostasies. [La Rédaction]

Une renommée internationale

Louis Veuillot naît en 1813 dans une famille catholique d’origine modeste. Il grandit sous la Restauration. En 1839, alors qu’il vient de retrouver la Foi, sa carrière de journaliste débute dans la revue du « parti catholique », L’Univers. Pendant quarante ans, il tient la plume et combat pour le christianisme sous différents régimes politiques :
– Monarchie de Louis-Philippe,
– Deuxième République,
– Second empire de Napoléon III et, enfin,
– Troisième République.

Son influence sur le monde catholique de son époque est considérable, les quelques documents qui suivent nous en convaincront aisément.

En 1856, Mgr Parisis, évêque d’Arras, écrit au journal libéral L’Ami de la religion qui vient de publier un violent réquisitoire contre L’Univers que dirige Louis Veuillot :

Les services rendus à la cause de l’Église par L’Univers sont ceux que rend partout le journalisme catholique (…) Seulement, ses services sont plus grands que ceux des autres parce qu’il est lui-même plus grand, c’est-à-dire le plus influent et le plus répandu de tous les journaux catholiques (…) Ce n’est pas un journal que je défends, c’est une grande institution catholique12 (…)

Sur le même sujet, le cardinal de Bonald écrit :
« Je partage tout à fait (…) la manière de voir de Mgr l’évêque d’Arras (…) » Le cardinal de Villecourt « envoya tout de suite son adhésion à Mgr Parisis3. »
Eugène Veuillot rapporte que son frère reçut à cette occasion trente lettres épiscopales.

La Tour du Pin, déjà célèbre, constate la place prépondérante acquise par le rédacteur en chef de L’Univers. Eugène Veuillot relate ainsi le fait :

Le marquis de la Tour du Pin, saluant la mémoire du baron de Vogelsang, rangeait Louis Veuillot à côté du grand sociologue autrichien, parmi les maîtres de l’école sociale catholique4.

Albert de Mun reconnaît directement l’influence sur lui-même de Louis Veuillot :

Albert de Mun (…) affirmait : les entretiens de Louis Veuillot « ont laissé d’inaltérables traces dans mon cœur et, j’ose dire, dans ma vie publique »4.

D’Espagne, Don Carlos lui écrit le 23 mars 1873 :

Il y a des écrits qui valent des batailles (…) Les articles de L’Univers en faveur de notre cause sont autant de victoires5.

Il fallait que l’influence de ce journal fût bien grande dans ce pays pour écrire cela !

Le curé de Bouzaber, confident de Don Carlos et chargé par lui de transmettre ses adieux à Louis Veuillot affirme :

Il (Don Carlos) ne lisait pas d’autre journal français que L’Univers, dont il adopte sans aucune restriction tous les principes6 (…)

De l’émoi provoqué par la suppression de L’Univers par Napoléon III

Lors de la suppression de L’Univers par le gouvernement de Napoléon III7, c’est un déluge de condoléances qui parvient à Louis Veuillot, de la part de Pie IX lui-même8, puis de nombreux cardinaux, archevêques et évêques, de prélats de l’étranger…

Lui écrivent également à ce sujet le comte de Quatrebarbes, chef du parti royaliste en Anjou, le marquis de Dreux-Brézé, le comte de Damas, le comte de Mallet, le marquis d’Andelaure…

De Belfort, Louis Veuillot reçoit ces lignes :

Le coup qui vient de frapper L’Univers a douloureusement ému vos lecteurs de Belfort (…) En pouvait-il être autrement quand on voit disparaître le meilleur champion du catholicisme ?

Une adresse de Genève « porte trente signatures. »
Deux adresses de Fribourg, soixante-trois signatures (dont Diesbach, Muller, de Wech, Chollet, Oéby…)9

Enfin, cette lettre très intéressante de l’abbé Ourion, curé des Ponts-de-Cé (près d’Angers) :

Quel mystère ! Vous avez contribué à rattacher au gouvernement [de Napoléon III, NDLR] la majorité des ecclésiastiques qui avaient des tendances légitimistes, et vous êtes frappé par ce même gouvernement10

Il semble donc incontestable que Louis Veuillot est le chef de file et le modèle des catholiques, non seulement de France, mais du monde entier.

Cependant, parmi les citations précédentes, il nous faut essayer de comprendre la dernière qui met l’accent sur le rôle politique de Louis Veuillot en faveur de Napoléon III, ce qui peut paraître paradoxal pour un champion de l’anti-libéralisme.
– Quelles sont les conceptions politiques de ce champion du monde catholique et ultramontain qu’est Louis Veuillot,
– quelle est son influence politique sur son lectorat, influence à laquelle le curé des Ponts-de-Cé fait allusion ?

Un dogme : il faut absolument dissocier catholicisme et Ancien Régime

En 1830, la monarchie Très-Chrétienne disparaît avec Charles X ; la vision prémonitoire de sœur Catherine Labouré à la rue du Bac vient de s’accomplir. Quelques semaines avant la révolution de 1830, elle a vu Notre-Seigneur, revêtu des ornements royaux, subitement dépouillé, apparaître flagellé avec la Couronne d’épines : comme elle l’expliquera elle-même, plus tard, avec le départ de Charles X, c’est le règne du Sacré-Cœur qui s’efface et le début des outrages au Roi divin.

En effet, pour l’usurpateur Louis-Philippe, le pouvoir ne vient pas de Dieu mais du peuple.

Après les premières stupeurs de 1830, l’intelligentsia catholique, que Louis Veuillot commence à fréquenter, s’enflamme avec L’Avenir, le journal fondé par Lamennais :
– il faut se détacher de l’Ancien Régime, qui compromettait l’Église.
– L’union du Trône et de l’Autel, voilà ce qui éloigne « le peuple » de la Foi,
– il suffit de baptiser la démocratie.

Ce « credo » institutionnel de L’Avenir marquera des générations de catholiques, à commencer par Louis Veuillot.

Au sujet des troupes de L’Avenir, Stéphane Rials écrit :

Largement détachées de la fidélité royaliste, « catholiques d’abord », mais demeurées conservatrices en général, elles furent à l’origine de ce que l’on allait baptiser dès 1840 le « parti catholique »11.

Parlant de la fondation de L’Univers (le no 1 parait le 3 novembre 1833), Eugène Veuillot précise :

Comme ligne politique, L’Univers acceptait très franchement le régime établi ; mais sans lui montrer aucun amour. Il faisait des politesses et même des amitiés aux légitimistes en se défendant d’être à eux ; il leur donnait d’excellents conseils, par exemple celui de travailler au lieu de bouder, d’entrer dans toutes les assemblées électives, et d’acquérir une certaine influence. La polémique était limitée aux intérêts religieux. Au total, neutralité politique, voisine de l’indifférence12… 

En 1838, L’Univers est repris par le comte Charles de Montalembert, le très libéral rédacteur de L’Avenir.

Je vous l’avouerai, écrit le rédacteur en chef de L’Univers au comte O’Mahony à la date du 14 avril 1840, la Croix, en prenant dans mon cœur la place du fumier qui l’encombrait, y est arrivée toute seule, sans autre ornement que les clous (…) Pour moi, la simple Croix me suffit et si les fleurs de lys devaient en écarter 30 millions d’âmes, je vous dirais : pour l’amour de Dieu et de nos frères, oublions les fleurs de lys, vive la Croix13 !

Écoutons Eugène Veuillot parler du « parti catholique » (dont il attribue — à juste titre — l’essor à son frère) :

Au lieu de viser à prendre le pouvoir, il s’est borné au rôle d’appoint, se portant à droite ou à gauche, selon le devoir envers l’Église et l’ordre social14.

Au sujet de L’Avenir, il écrit :

L’Avenir (…) servit efficacement la cause religieuse sur le terrain des doctrines, il la servit sur le terrain politique en ne cessant d’établir que les catholiques ne doivent pas lier les intérêts religieux à une forme gouvernementale15… 

Il se pose d’ailleurs comme héritier de L’Avenir :

Depuis 1789, tous les coups portés à l’Église l’ont été à couvert de cette fatale confusion entre les hommes et les choses de l’ancienne monarchie d’un côté, les droits et les libertés des catholiques de l’autre. Lorsque, pour la première fois en 1830, nous donnâmes le signal de la séparation dans L’Avenir, on jeta les hauts cris, mais on n’en sentit pas moins dans les deux camps que nous avions trouvé le joint d’une nouvelle et efficace tactique. Les folies démagogiques de M. de Lamennais n’ont fait que suspendre l’effet de cette découverte, reprise avec plus ou moins d’effet par L’Univers depuis sept ans16… 

Premier bilan : première amertume

Plus, Louis Veuillot constate la stérilité de cette tactique :

La monarchie louis-philippienne ne comprit pas ce langage ; elle continua d’appuyer le libéralisme révolutionnaire17… (Louis Veuillot)

Toujours sur le même régime, Eugène Veuillot rapporte l’avis de Mgr Parisis, qui est également celui de L’Univers :

Mgr Parisis (…) écrivait (…) « … ni dans les élections, ni dans les Chambres, les majorités ne représentent une nation catholique. » Quoi de plus vrai18 ?

Mgr Parisis, et avec lui L’Univers, reconnaît que la France Catholique, avec cette institution révolutionnaire, va à une fin révolutionnaire, matérialiste et, par conséquent, anti-catholique.

Il a mis le doigt sur le mensonge institutionnel apparu aussitôt faite la révolution : la représentation populaire en flatte certains sans doute mais, dans les faits, se révèle être manipulation d’une population catholique pour réaliser la fin des Lumières matérialistes, hier par la « fructidorisation »19, aujourd’hui par la presse et le suffrage censitaire, demain par autre chose encore.

Eugène Veuillot rapporte de même ce qu’écrivait M. de Serres pour dénoncer la réalisation des Lumières dans la société :

M. de Serres signalait le péril universitaire, et là il ne se livrait pas à des prévisions, il donnait des faits (…)

« Le conseil royal de l’instruction publique vient dernièrement de prendre un arrêté pour interdire aux Frères de tenir un pensionnat. Au moyen de cet acte, on fera dans un temps donné fermer les pensionnats actuellement existants… Ils inventent tous les jours de nouveaux programmes absurdes, ridicules, impossibles à remplir20, le tout bien rédigé en ordonnances afin d’avoir, par là, un prétexte de détruire en un jour tout ce qu’ils voudront détruire. La suppression de toutes les écoles des Frères est parfaitement résolue dans leur pensée (…) Tout cela s’exécutera à l’abri des lois, des ordonnances, dont ils se font un effroyable arsenal. C’est la persécution légale (…) Le gouvernement est hostile et ne pense qu’à une Église nationale ; il faut que Rome le sache bien. »

Et pourquoi Louis-Philippe avait-il de tels projets ?

« Le principe de tout ce que je viens de vous dire est que le roi est persuadé que les catholiques ne seront jamais pour sa race et qu’il n’établira définitivement sa dynastie en France que par le changement de religion. Tout part donc du roi : ceci est certain (…) Il n’a pas pu ébranler l’épiscopat et c’est pour cela qu’il a imaginé de faire intervenir le Pape, afin d’imposer le silence et une soumission désastreuse. Voilà le fond de tout » (…)

Louis-Philippe, incrédule tranquille et politique retors, connaissait trop bien la France pour se proposer formellement de la protestantiser. Se piquant de sagesse, il entendait s’en tenir à l’asservissement de l’Église par le développement légal du gallicanisme2122

M. de Serres voit très juste. Néanmoins, son propos mérite d’être complété.

Certains diront peut-être : si Louis-Philippe est voltairien, c’est parce qu’il sait que les catholiques sont contre lui, si les catholiques acceptent le régime, les institutions, Louis-Philippe n’aura plus aucune raison d’être anti-catholique.

Ce serait se montrer « un peu sobre en matière d’analyse ». En effet, pourquoi Louis-Philippe a-t-il bénéficié, en 1830, de la confiance des oligarques éclairés pour remplacer Charles X, sinon pour mettre fin à ce gouvernement qui plaçait encore comme devoir d’état « l’aide à apporter à l’Église pour le salut des âmes », selon l’expression de Crétineau-Joly ?

S’il n’avait donné bien avant 1830 des gages de son anti-catholicisme, il n’eût pas été roi ! Croire que le peuple s’est soulevé en 1830 pour sauver ses droits violés par Charles X est une naïveté : pas plus en 1830 qu’en 1789, le peuple n’a fait quelque chose !

Un espoir de changement : la démocratie

Nous retrouverons très souvent dans L’Univers cette volonté affichée de vouloir dissocier la défense de l’Église et le règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ de toute institution politique, notamment de la monarchie. Cette volonté n’exclut pas cependant, chez Louis Veuillot, à l’image de ses contemporains, un naïf espoir dans la fondation d’une ère nouvelle grâce à une démocratie dont il espère qu’elle sera le fait de l’Église. Il ne fait là que précéder de quelques décennies le discours des démocrates chrétiens du début du XXe siècle.

En 1844, lors de la lutte entamée au nom de la liberté, par Montalembert et le parti catholique, contre le monopole d’État sur l’Université, Louis Veuillot déclare :

Si nous l’emportons, l’Église, alors, cette maîtresse des âmes, adoptant avec amour des institutions qui lui permettront de remplir le but éternel qu’elle poursuit à travers toutes les formes sociales, tire de ces vieilles vérités des fruits et des bienfaits nouveaux ; elle applique au mécanisme politique ce ressort de la vertu dont peut, moins que tout autre, se passer un peuple qui veut être libre ; et comme elle a discipliné le pouvoir anarchique et barbare, elle règle, elle ordonne l’immense mouvement de la démocratie. C’est la révolution pacifique, le passage heureux de l’état de fièvre et de torpeur à l’état de tranquille activité17. (Louis Veuillot)

En 1846, sentant la révolution se rapprocher, il écrit :

Nous l’avons dit et nous le répétons : une ère nouvelle commence, fruit des longues révolutions qui nous ont agités ; la démocratie s’élève et l’Église est là, comme la mère auprès du berceau. Elle protège cet enfant qui a tant d’ennemis, elle essaie d’éclairer ce prince qui a tant de flatteurs23… (Louis Veuillot)

Peu après, il fait siennes les paroles du P. Ventura sur l’Église :

Elle saura faire maintenant un ordre nouveau avec la démocratie : elle baptisera cette héroïne sauvage, elle imprimera sur son front le sceau de la consécration divine et lui dira : règne ! et elle régnera24 ! (Louis Veuillot)

On comprend déjà, avec ces lignes, qu’il saluera l’arrivée de la Seconde République.

Deuxième République : deuxième amertume

Eugène Veuillot commente :

Il invoquait comme rassurant l’exemple de la république des États-Unis25.

Au tout début de l’année 1848, Louis Veuillot écrit à un prêtre du diocèse d’Arras :

Nous sommes les pionniers d’une civilisation nouvelle et d’un monde nouveau. Nous défricherons le sol à la sueur de notre front, mais nos enfants y circuleront à l’aise. La révolution de 1789 et celle de 1830 ont été plus favorables que nuisibles à la cause de l’Église. J’espère qu’il en sera de même de celle de 184826… (Louis Veuillot)

Il suit donc le mouvement qui se dessine depuis 1846 en faveur de la république. Lorsque la Monarchie de juillet s’effondre, il incite tous et chacun à rentrer dans le système électoral, clergé compris :

… Quant aux élections, il est de la première importance que le clergé s’en mêle très activement. Tout est perdu s’il se tient à l’écart27… (Louis Veuillot)

Il semble, néanmoins que le baptême de la démocratie par l’Église « comme la mère auprès du berceau », prévu dès 1846, n’ait pas été une réussite. Après quatre mois de fonctionnement de cette institution, Louis Veuillot constate :

… jamais personne n’a reçu de la sagesse et de la complaisance d’une grande nation plus de moyen de gouverner que les hommes qui sont depuis quatre mois au pouvoir. Ils ont été les maîtres absolus de toutes les forces du pays ; on leur a totalement abandonné la fortune publique, la loi, la force ; ils n’ont pas demandé au peuple un sacrifice, même déraisonnable, auquel tous les intérêts n’aient généreusement consenti. Qu’ont-ils fait ? Des prodiges d’incapacité et peut-être de mauvaise foi28. (Louis Veuillot)

Il ne s’agit, en aucun cas, du témoignage d’un légitimiste renfrogné au fin fond d’une province, mais d’un homme déjà acquis à la démocratie en 1846 ! Son témoignage n’en est que plus révélateur !

Son espoir déjoué, Louis Veuillot doit se contenter, tant bien que mal, d’un dictateur. Pour faire face à l’anarchie, il est, à nouveau, fait appel à un général doté d’un pouvoir fort : Cavaignac.

S’il sert bien l’ordre et sait respecter suffisamment la liberté, nous devons être contents. Quant à la couleur politique, nous n’y regardons pas de trop près (…) Si quelqu’un en France a conservé une foi politique, ce n’est pas nous29… (Louis Veuillot)

Cavaignac échouant à rétablir l’ordre, un autre candidat survient alors : Napoléon III, qui cherche l’appui des catholiques. Eugène Veuillot rapporte :

Ces déclarations (les flatteries de Napoléon III envers les catholiques) méritaient au candidat les voix des catholiques. Il les eut presque toutes. Celle de Louis Veuillot et la mienne ne manquèrent pas30.

Il insiste même :

Quant à l’accusation d’avoir attaqué les droits que l’empereur tenait du suffrage universel, mon frère en montrait la fausseté méchante, le caractère inique et ingrat, rappelant qu’il avait toujours soutenu la nécessité et la légalité du régime impérial31.

Albert de Boys note même que Veuillot fut « l’instrument le plus actif de la dissolution du vieux parti légitimiste32. »

Un ralliement à Napoléon III sans la moindre arrière pensée :

Marchez fièrement, Sire, au milieu de votre peuple dont les acclamations vous saluent : Vive l’Empereur33 ! (Louis Veuillot)

Et à ceux qui le questionnent sur l’attitude à adopter vis-à-vis du nouveau pouvoir, il conseille :

Je leur dis qu’ils feraient bien d’aller tout de suite à ce nouveau pouvoir, pour la raison que pendant la première semaine on irait encore sur les pieds, mais la deuxième sur les genoux34. (Louis Veuillot)

Napoléon III : troisième amertume

Le baptême de la démocratie ayant échoué, qu’en est-il du Second Empire ?

Louis Veuillot (…) voyait bien, et le disait, que par divers ministres et une partie de l’entourage impérial, les idées révolutionnaires gagnaient du terrain… Quantité de petits faits montraient qu’on allait à gauche. Louis Veuillot le signalait (…) Il disait (…) « nous allons mal ; notre Napoléon de qui j’espérais tant, m’a bien l’air de n’être qu’un Louis-Philippe perfectionné (…) Les gens dont l’empereur s’entoure le trahissent sans le vouloir par la seule pente de leur nature basse et inepte…  »35.

… il est permis officiellement à un personnage comme M. About d’insulter la personne même du Souverain Pontife et de diffamer son gouvernement… On accorde à un chétif écrivain, amuseur de profession et blasphémateur public, la permission de hurler en France, non seulement des injures contre le chef de la famille chrétienne, mais (…) des diatribes vulgaires contre les dogmes fondamentaux du catholicisme36

Mais M. About est journaliste au Siècle, c’est un personnage semi-officiel. L’Univers récolte donc, après cette diatribe, une interdiction de paraître.

Et le curé des Ponts-de-Cé (près d’Angers) de manifester son étonnement :

Quel mystère ! Vous avez contribué à rattacher au gouvernement la majorité des ecclésiastiques qui avaient des tendances légitimistes, et vous êtes frappé par ce même gouvernement9

Hélas ! Encore et toujours, l’heure du bilan n’est pas réjouissante :

Mes rêves sont cruellement renversés : où est mon Charlemagne37 ? (Louis Veuillot)

J’ai espéré, j’ai attendu, j’ai pris patience, je me suis indigné, j’ai changé comme à peu près tous les honnêtes gens38. (Louis Veuillot)

Et de conclure :

Au fond, la Révolution a gagné du terrain39. (Louis Veuillot)

Si nous ne pouvons comprendre comment les révolutionnaires en sont là, nous comprenons du moins parfaitement le ton superbe avec lequel ils nous parlent. Les choses étant ce qu’ils disent et telles qu’on les voit maintenant, ils sont victorieux nous sommes battus, rien de plus clair et l’Église catholique plus menacée qu’en 184840… (Louis Veuillot)

La vraie solution : le mondialisme démocratique !

On comprend que Louis Veuillot cherche alors une solution ailleurs, du côté des opposants au régime impérial. À l’époque, la seule opposition gênante pour Napoléon III est celle des républicains, accompagnés de quelques socialistes (les futurs pères du parti radical-socialiste du début de la Troisième République). Louis Veuillot se tourne donc à nouveau vers la république.

En 1868, il écrit :

Et si l’on ose jeter plus loin les yeux dans l’avenir par-delà les longues fumées du combat et de l’écroulement, on entrevoit une construction gigantesque, inouïe, œuvre de l’Église (…) On entrevoit l’organisation chrétienne catholique de la démocratie. Sur les débris des empires infidèles, on voit renaître plus nombreuse la multitude des nations, égales entre elles, libres, formant une confédération universelle dans l’unité de la foi, sous la présidence du Pontife Romain, également protégé et protecteur de tout le monde, un peuple saint comme il y eut un Saint-Empire. Et cette démocratie baptisée et sacrée fera ce que les monarchies n’ont pas su et n’ont pas voulu faire : elle abolira les idoles, elle fera régner universellement le Christ, et « fiat unum ovile et unus pastor »41. (Louis Veuillot)

Le voici donc prêt à se donner à la république : l’occasion ne va pas tarder à se présenter.
Napoléon III ayant récolté les fruits de sa politique des nationalités en Europe centrale, l’empire s’effondrant, il faut se tourner vers un autre système de gouvernement. Louis Veuillot va donc contacter les hommes forts du moment, ceux qui ont cherché et prédit la chute de l’Empire :

Nous disions hier à un homme important de ce parti : soyez catholiques, et nous serons républicains. Aujourd’hui, nous ne demandons pas aux républicains d’être catholiques. Cette hauteur demande des qualités qu’ils n’ont pas tous. Nous leur disons simplement : laissez nous être catholiques et nous serons républicains42. (Louis Veuillot)

Les pères du futur parti radical-socialiste, étant les hommes forts du moment et ne se sentant nullement avoir besoin d’une aide, méprisent les avances ultramontaines.

Louis Veuillot se retourne donc vers les légitimistes, et prépare ainsi le feu de paille monarchiste qui va durer quatre années. Comme l’écrit Stéphane Rials : après avoir été « l’instrument le plus actif de la dissolution du vieux parti légitimiste », Louis Veuillot devient « l’un des plus fermes piliers de son renouveau. »43

Il décède lorsque Léon XIII prépare le Ralliement. Les catholiques vont, alors, effectuer un énième virage vers d’autres institutions : celles de la république des loges. Le bilan sera encore plus désastreux, mais c’est une autre histoire…

Conclusion : indifférence = ignorance

En résumé, Louis Veuillot a soutenu successivement Louis-Philippe, la Deuxième République, Cavaignac, Napoléon III, la république, Henri V.

Devant ces variations ponctuant toute sa carrière, comment ne pas penser à cette fameuse apostrophe de Démosthène :

Athéniens, il ne faut pas se laisser commander par les événements, mais les prévenir : comme un général marche à la tête de ses troupes, ainsi de sages politiques doivent marcher, si j’ose dire, à la tête des événements ; en sorte qu’ils n’attendent pas les événements pour savoir quelles mesures ils ont à prendre, mais les mesures qu’ils ont prises amènent les événements… Vous faites dans vos guerres avec Philippe comme fait le barbare quand il lutte. S’il reçoit un coup, il y porte aussitôt la main. Le frappe-t-on ailleurs ? Il y porte la main encore, mais de prévenir le coup qu’on lui destine ou de prévenir son antagoniste, il n’en a pas l’adresse, et même il n’y pense pas… Jamais de projets arrêtés. Jamais de précautions. Vous attendez qu’une mauvaise nouvelle vous mette en mouvement44

Comment ne pas faire le lien entre Démosthène et Tocqueville qui écrit à Henri V :

Ce qui rend en France tous les gouvernements et si forts et si faibles, c’est qu’en politique comme presque en toutes choses, nous n’avons que des sensations et pas de principes : nous venons de sentir les abus et les périls de la liberté, nous nous éloignons d’elle, nous allons sentir la violence, la guerre, la tyrannie tracassière d’un pouvoir militaire bureaucratique, nous nous éloignerons bientôt de lui45.

N’y a-t-il pas, résumées dans ces quelques lignes, toutes les attitudes politiques prises par Louis Veuillot de 1833 à 1875, de Louis-Philippe à Henri V, en passant par la Deuxième République, Cavaignac, Napoléon III, les républicains ?

De la « civilisation nouvelle et d’un monde nouveau », prophétisés en 1846, à cette « démocratie baptisée et sacrée [qui] abolira partout les idoles, [qui] fera régner universellement le Christ », entrevue en 1868, où est la réflexion, l’analyse politique ?

N’y a-t-il pas là, au contraire, beaucoup plus de sentiments que de principes ?
Même lorsque Louis Veuillot finit par critiquer le suffrage universel et rejoindre Henri V, comment voir, là, autre chose de plus qu’un énième volte-face commandé par les événements ? Pourquoi supposer dans ce changement plus de principes et de science que dans les précédents ?

Eugène Veuillot écrit :

Le point fixe de Louis Veuillot, ce n’était pas un régime, c’était la religion. Il y demeurait immuable et laissait devant lui se déplacer l’horizon politique. Mieux que certains catholiques obscurcis de préjugés, Jule Lemaître a reconnu que la vie de Louis Veuillot est admirable et presque surnaturelle d’unité46.

C’est exactement cela !
S’il constate l’échec — et comment ne pas le constater — dans la défense du Règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ (son seul point fixe), il ne relie jamais la cause à l’effet, l’institution mise en place au bien commun réalisé, le système parlementaire et électif aux Droits de l’homme. Il n’y a jamais ce lien d’intelligence, cette connaissance par les causes qui définit la science, en l’occurrence la science politique.
Saint Thomas avait pourtant écrit :

En toute chose qui ne naît pas du hasard, la forme est nécessairement la fin de l’action47.

Ceux qui choisissent les institutions parlementaires et républicaines le font en vue d’une fin précise. Il eût été intelligent de chercher laquelle ! Cela aurait évité d’avoir ensuite à avouer :
« nous ne pouvons comprendre comment les révolutionnaires en sont là ».

« Ils en sont là » parce qu’ils défendaient un principe politique déduit d’un principe philosophique : la souveraineté du peuple. Ils connaissaient ce lien d’intelligence entre la cause institutionnelle et ses effets pour les droits de l’Homme-dieu.

N’étant pas indifférents à la politique, ils l’avaient pratiquée comme une science. Quand Stéphane Rials écrit à propos de Napoléon III : « prisonnier comme le régime de juillet de ses origines, l’empire n’allait pas pouvoir durablement donner satisfaction aux catholiques48. », il met l’accent sur le lien entre la cause et l’effet, l’origine et le résultat.

Est-il judicieux précisément de n’accorder aucune importance aux institutions ? Que penser de cette « neutralité politique voisine de l’indifférence », ligne politique affichée dès 1833 dans les premiers numéros de L’Univers et jamais remise en cause ?

N’est-elle pas plutôt le fruit de l’ignorance dans un domaine où l’intelligence aurait dû s’exercer ?

Ignorance politique = mépris du droit naturel

Sur les critères qui doivent décider du choix d’un candidat député, que penser d’une affirmation comme celle-ci :

Pour le reste, que l’aspirant député soit ou promette d’être ce qu’il voudra : nous n’y regardons pas. Nous pouvons le tenir pour mal éclairé sur la question du gouvernement, nous le tenons pour honnête et intelligent sur les points essentiels. Nous croyons que c’est un homme capable de comprendre la famille, la paternité et la liberté,et nous nous confions à lui, croyant que s’il a besoin de voir plus clair, Dieu l’éclairera49. (Louis Veuillot)

Il y a dans les lignes que nous venons de citer, l’amorce de cette dichotomie mortelle entre la nature et la surnature, entre la création et la Grâce. Dichotomie d’autant plus mortelle qu’elle frappe d’abord l’intelligence !

Comment considérer un candidat au gouvernement à la fois pour mal éclairé sur les questions de gouvernement, et honnête et intelligent sur les points essentiels ? Le gouvernement n’est-il pas essentiel au rôle de cet homme ? S’il est choisi, c’est précisément pour gouverner. Il y a là une incohérence logique grave. Ignorer une science ne permet pas de s’affranchir de ses lois : les résultats se produiront immanquablement50.

La science permet précisément d’étudier causes et effets pour les reproduire vertueux ou les éviter vicieux.
Affirmer que « Dieu l’éclairera » pour justifier le choix d’un homme dans le gouvernement alors que précisément Dieu a laissé à l’homme (au roi en monarchie ou aux citoyens en république) le soin du choix des hommes de gouvernement (comme la mise en place des institutions), c’est ignorer l’ordre naturel, politique.

Louis Dimier analyse bien cette erreur. Devant Louis Veuillot croyant avoir trouvé assez de garanties chez Napoléon III, dans quelques « bondieuseries » à destination des catholiques, il écrit :

Ces garanties, il [Louis Veuillot] les plaçait au ciel, sans songer qu’il en est d’instituées du ciel même dans le domaine de l’observation des hommes. Des simagrées de dévotion, des cérémonies à Notre-Dame avaient figuré à ses yeux ces garanties de la légitimité et l’aveu même de la Providence. C’était conférer à des signes, parce que le recours à Dieu y était plus apparent, la vertu que Dieu même a placé dans certaines règles des institutions51.

Le mépris d’une loi naturelle ne signifie en rien le respect des lois surnaturelles, ni une quelconque soumission à la Providence : il n’y a pas soumission à la Providence qui « éclairera », il y a bouleversement d’un ordre, désordre, donc échec. Une cérémonie à Notre-Dame ne suffit pas à sanctifier une institution : bonne, la Grâce viendra la couronner, mauvaise, une bénédiction ne produira aucun effet.

De même, la consécration au Sacré-Cœur d’une institution mauvaise n’a aucune chance de la rendre meilleure…
La Grâce ne supprime ni ne remplace la nature. Toute la question est de savoir si l’institution est bonne ou mauvaise et, pour ce faire, il convient d’analyser les faits avec les principes de la science concernée.

Malheureusement, « la neutralité voisine de l’indifférence », affichée en 1833 et obstinément suivie pendant quarante années, ne permettait aucune analyse.

Cette dichotomie nature/surnature rendra vains la plupart des efforts tentés en faveur du Règne Social de Notre Seigneur Jésus-Christ au XIXe siècle et condamnera à court terme les quelques réussites de cette action placée non sous le signe du spirituel mais sous celui de l’ignorance.

Retour au droit naturel

Nous réserverons le mot de la fin à Louis Veuillot lui-même. Y a-t-il plume plus qualifiée que la sienne pour décrire l’esprit d’un homme52 qui revient à la légitimité ?

Nous ne nous vantons pas d’être des légitimistes éprouvés. Nous avons plutôt éprouvé la légitimité.
Il a fallu que de longs et terribles événements nous démontrassent la vigueur sociale de cet élément politique, dont nous avons cru que la France pouvait se passer.

Nous sommes entrés dans la vie politique après 1830 ; nous y avons rencontré le faux droit monarchique tout fait, tout établi ; et, avec beaucoup d’autres, nous l’avons pris tel qu’il était, parfaitement résolu à combattre d’abord pour la liberté de l’Église, et à ne pas nous occuper ni de faire ni de défaire les gouvernements.

Nous avons suivi consciencieusement cette voie, dont M. de Falloux, alors plus légitimiste que nous, ne s’éloignait pas sensiblement. Il était catholique et du parti légitimiste ; nous étions catholiques, et du parti catholique, c’est-à-dire sans parti, ce que le parti légitimiste nous reprochait assez.

Cependant le vrai droit monarchique nous a vaincu en se démontrant nécessaire. La démonstration s’est trouvée complète après l’écroulement du 4 septembre. 1830, 1848, 1852, 1870, quelles dates et quelle suite présente ! Il a fallu tout cela, et plus que tout cela. Il a fallu l’accent loyal et hardi du comte de Chambord, et la solidité et la majesté de ce vieux droit désarmé à travers et malgré tant de catastrophes.

Alors (…) nous sommes venus là où tout nous montrait qu’il fallait venir (…) non au système, mais au droit53… (Louis Veuillot)

Que la lecture de ces lignes puisse éviter à ceux qui ignorent — ou veulent ignorer — la légitimité d’avoir à les réécrire demain !

  1. La plupart des citations de cet article sont tirées de la biographie de Louis Veuillot par son frère Eugène Veuillot (tome I (1813-1845), 1903 et tome III (1855-1869), 1904, Victor Réaux libraire-éditeur, Paris ; tome II (1845-1855) et tome IV (1869-1883), 1913, P. Lethielleux libraire éditeur, Paris.
  2. Eugène Veuillot, Louis Veuillot, tome III, p. 104-108.
  3. Eugène Veuillot, op. cit, tome III, p. 104-108.
  4. Eugène Veuillot, op. cit., tome IV, p. 380.
  5. Eugène Veuillot, op. cit., tome IV, p. 554.
  6. Eugène Veuillot, op. cit., tome IV, p. 548.
  7. Louis Veuillot avait fait paraître l’encyclique Nullis certe verbis de Pie IX, alors que sa publication avait été interdite.
  8. Eugène Veuillot, op. cit, tome III, p. 313.
  9. Eugène Veuillot, op. cit, tome III, p. 319-345.
  10. Eugène Veuillot, op. cit., tome III, p. 319-345.
  11. Stéphane Rials, Révolution et contre-révolution au XIXe siècle, DUC/Albatros, 1987, Paris, p. 199.
  12. Eugène Veuillot, op. cit., tome I, p. 362.
  13. Eugène Veuillot, op. cit., tome I, p. 207.
  14. Eugène Veuillot, op. cit., tome I, p. 329.
  15. Eugène Veuillot, op. cit., tome I, p. 346.
  16. Eugène Veuillot, op. cit., tome I, p. 417.
  17. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome I, p. 494.
  18. Eugène Veuillot, op. cit., tome I, p. 78.
  19. Fructidorisation : terme par lequel on désigne le « procédé » qui permit d’annuler les élections des députés monarchistes pendant la période révolutionnaire comme étant contraire au bien du peuple souverain, mais « souverain sous tutelle » de quelques financiers mâtinés de philosophie.
  20. Que ces lignes sont actuelles ! NDLR.
  21. N’était-ce pas également la tactique de Bonaparte lors des négociations du concordat de 1801 ? NDLR.
  22. Eugène Veuillot, op. cit., tome II, p.158-161.
  23. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome II, p. 89.
  24. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome II, p. 213.
  25. Eugène Veuillot, op. cit., tome II, p. 214.
  26. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome II, p. 214.
  27. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome II, p. 227.
  28. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome II, p. 259.
  29. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome IV, p. 268.
  30. Eugène Veuillot, op. cit., tome IV, p. 288.
  31. Eugène Veuillot, op. cit., tome III, p. 274.
  32. Stéphane Rials, Révolution et contre-révolution au XIXe siècle, DUC/Albatros, 1987, Paris, p. 201.
  33. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome III, p. 231.
  34. Louis Veuillot, Mélanges religieux, politiques et littéraires, tome VI, p. 96, Relation de L’Univers avec Napoléon III, 28 octobre 1871.
  35. Eugène Veuillot, op. cit., tome III, p. 203-204.
  36. Eugène Veuillot, op. cit, tome III, p. 262-263.
  37. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit, tome III, p. 271.
  38. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit, tome II, p. 234.
  39. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit, tome III, p. 584.
  40. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit, tome III, p. 285.
  41. Louis Veuillot, Mélanges religieux, politiques et littéraires, tome I, p. LXVI, Rome pendant le concile, 14 juillet 1868.
  42. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit, tome II, p. 259.
  43. Stéphane Rials, Révolution et contre-révolution au XIXe siècle, DUC/Albatros, 1987, Paris, p. 205.
  44. Démosthène, 1re Philippique, cité par Charles Maurras, in Kiel et Tanger, Paris, NLN, 1914, p. 181.
  45. Stéphane Rials, op. cit, p. 163.
  46. Eugène Veuillot, op. cit, tome IV, p. 254.
  47. Saint Thomas, Somme Théologique, I, 15, 1. Cité par Denis Sureau dans « Retour à la politique, l’impossible neutralité des chrétiens », La Nef, DMM, 1995, p. 103 (« In omnibus enim quæ non a casu generantur, necesse est formam esse finem generationis cujuscumque », in Summ. Théo. Diligenter emedata Nicolai/Sylvii/Billuart, et C.-J. Drioux, Décima Sexta, 1856). Aussi « En toutes choses qui, ne naissent pas du hasard, il y a nécessité que la forme de l’être engendré soit la fin de la génération », in Somm. Théol., A.-D. Sertillanges, o.p., Éditions de la revue des jeunes, 1933).
  48. Stéphane Rials, op. cit., p. 201.
  49. Louis Veuillot cité par Eugène Veuillot, op. cit., tome IV, p. 625.
  50. Ignorer la mécanique du vol ne vous permettra pas, pour autant, de voler si vous vous jetez de la terrasse de votre immeuble. NDLR
  51. Louis Dimier, Veuillot, Nouvelle Librairie Nationale, 1912, p. 245.
  52. Nous ne saurons jamais si Louis Veuillot aurait suivi la politique du « Ralliement ». Dimier pense que ces lignes suffisent à prouver que Veuillot avait enfin fixé sa pensée politique à ce moment. Peut-on en être sûr ? Peu importe, après tout !
  53. Louis Dimier, op. cit, p. 288-289.
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