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La Monarchie, espoir de la France du XXIe siècle

une monarchie vivante et belle

lundi 15 décembre 2008, par ISH

Au delà de toute sensibilité ou émotion il y a derrière l’apologie de la monarchie bien autre chose que la défense d’une esthétique. La monarchie ce n’est ni la noblesse, ni la cour, ni les privilèges, ni la version édulcorée qu’en donnent la plupart des monarchies encore en place en Europe et qui souvent n’ont d’autres mérites ― déjà louable, car cela empêche toute rupture ― que de continuer à être. La monarchie, parmi les autres formes possibles de régime, est, avant tout, le régime le meilleur, ou du moins, à cause de notre condition humaine, donc pécheresse, le moins mauvais et celui qui nous permet le plus de progresser, en dignité ou vers notre Salut.

Introduction de Vive le Roy

Texte de Philippe MONTILLET tiré la revue La Science Historique, printemps-été 1992, nouvelle série, n° 26, p. 49-67.

AVERTISSEMENT : Les titres ont été ajoutés par la rédaction de VLR pour faciliter la lecture en ligne.

Les raisons de l’illusion républicaine

La force de la monarchie ― et c’est pourquoi l’aspiration vers elle est permanente et revient dans notre histoire ― est qu’elle incarne la vie même de la nation française. On disait au Moyen Age que le Roi était la tête du corps social formé par tous les sujets. L’expression est juste.
Les révolutionnaires le savaient bien, même si par la suite ils ont voulu, au nom de l’individualisme, faire disparaître cette notion de corps social. Lorsqu’ils ont voulu rompre le charme séculaire c’est la tête qu’ils frappèrent.

Le pays ne s’est jamais remis de la chute de cette auguste Tête qui, par un horrible et froid matin du 21 janvier 1793, a basculé dans un panier d’osier.
Notre pays se meurt et s’épuise depuis qu’il n’a plus de tête, car il ne sait plus qu’elle est sa mission, sa finalité. Ne sachant plus où il va, comment saurait-il vivre au présent ?

Cette dure réalité, ce “mal vivre” social pourtant éclate de plus en plus. La prise de conscience n’a pas été facile. En effet ― et beaucoup de nos maux viennent de là ― la République a fait illusion pendant un temps que l’on peut grosso modo borner à la guerre de 1914/18. Celle-ci, pour marquer l’apogée de l’idée républicaine (pensons à l’Europe de l’Est républicanisée par le Traité de Versailles), en marque aussi la fin car, à partir de là, la “république” deviendra un mot vide de toute substance sans autre vraie finalité que le maintien d’une oligarchie au pouvoir et le partage de prébendes toujours plus nombreuses.

Elle a fait illusion pour, au moins deux raisons qui ont joué dans le même sens :
 La première est qu’à la fin du XVIIIe siècle l’Ancien Régime était en crise et que des esprits, souvent de bonne foi, ont confondu changement radical de régime, avec réformes nécessaires. Ils ont fait le jeu de certains, qui, eux, savaient exactement ce qu’ils voulaient...
 La seconde raison est que la république ― ou le “nouveau régime”, car la république, proprement dite, a mis 100 ans à s’établir ― a fait illusion en reprenant ou en créant à son profit, à ses débuts une certaine mystique. De l’épopée napoléonienne aux hussards noirs de la république, morts définitivement dans les champs de la Marne en Août/Septembre 1914, en passant par la conquête coloniale, et le « Tour de France de deux enfants » il y a indiscutablement une mystique républicaine qui a pu enthousiasmer certains. Elle a, en tout cas, trompé la majorité, ce qui pour elle était l’essentiel puisqu’elle reposait sur le principe démocratique.

Malheureusement pour elle, la démocratie a vite montré ― ce que les auteurs monarchistes (Bonald) ou les députés légitimistes des années 1840-1850 avaient déjà compris ou pressenti ― sa faiblesse et sa perversité intrinsèque qui en fait le régime le moins indulgent pour l’homme. Les XIXe et XXe siècles sont les plus inhumains :
 condition ouvrière terrible, voire terrifiante,
 capitalisme sauvage et impitoyable pour les “faibles et les humbles” de l’Évangiles,
 holocaustes nombreux et répandus sur tous les continents, génocides internes (Vendée mère de tous les Goulags).

Tout cela fait au nom de la “majorité” qui absout le crime en même temps qu’elle le décrète et soi-disant pour le bonheur des peuples. Ceux-ci ont d’ailleurs tellement assez que l’on s’occupe pareillement de leur bonheur à travers des bulletins de vote truqués qu’ils se réfugient désormais dans l’apolitique qui a nom “abstention” ou “défense de la faune et de la flore”. C’est tout ce qu’il leur reste : le refus.

Deux siècles de démocratie vécue auront fait plus de mal à ce régime que tous les discours. Sa nocivité n’est plus à démontrer tant pour les États que pour ceux qui y vivent.

Monarchie vivante et belle

En face, et c’est l’espoir du XXIe siècle la monarchie apparaît dans tout son éclat, vivante et belle.
Belle parce qu’elle nous relie à ce que nous avons de meilleur dans notre histoire. Une épopée de plus de dix siècles, épopée victorieuse durant laquelle notre pays s’est constitué comme il est. Avec ses frontières naturelles qui en fait un ensemble à la fois divers et harmonieux ; avec sa culture et sa langue qui ont triomphé sur les cinq continents ; avec ses notions d’État et d’État de droit, sans lesquelles il n’y a pas de vie en société possible et durable.

Elle en ressort vivante car ses principes fondateurs ne sont pas altérés. Régime naturel, ils renaissent comme les champs ressortent chaque année de la graine, comme la famille se reconstitue aussi à chaque génération.

Régime harmonieux, la monarchie permet de combiner l’autorité et les libertés, éternel problème des sociétés organisées. L’histoire nous montre aussi que la monarchie étant vivante, est aussi le régime qui garantit le mieux le progrès. Il faudrait dire, le bon progrès, celui qui fait progresser l’homme. Toutes les grandes découvertes datent de l’Ancien Régime (machine à vapeur, grandes manufactures du verre, du textile, électricité, etc). Les deux siècles suivant n’ont fait qu’améliorer.

Un auteur récent a parlé de « fin de l’histoire », dans une approche d’ailleurs extrêmement réductrice de celle-ci puisqu’il parle plutôt de la fin « d’une » histoire. L’histoire n’est pas finie avec ce dernier avatar de la démocratie qu’est l’écroulement du communisme, car elle ne se terminera qu’avec la parousie annoncée par l’Écriture, mais il y a en revanche une inéluctable, une réelle, stagnation de l’histoire qui est comme embourbée depuis deux siècles mais qui ne demande, heureusement, qu’à reprendre sa course.

Monarchie, espoir des peuples de notre XXIe siècle

La France est là pour la faire redémarrer et rendre au monde, avec une éthique, l’espoir.
C’est sa vocation, et sa chance d’entrer de plain-pied dans le XXIe siècle.
Elle pourra d’autant mieux le faire qu’elle reviendra à la source de ce qui a fait sa grandeur : la monarchie.
Depuis cent ans (mort du Comte de Chambord) le principe est intact.
Doublement intact, car la monarchie a réussi la double gageure de conserver fidèlement ses principes puisque par les aléas de l’histoire elle fut mise entre parenthèses, et de maintenir la tradition chez ceux qui doivent l’incarner, à savoir tous les chefs de Maison par ordre de primogéniture depuis 1883, du Prince Jean, immédiat successeur du Comte de Chambord, à l’actuel Prince Louis.

Fidèle dans ses principes car les Lois Fondamentales étant d’ordre plus naturel que contingent, elles peuvent s’appliquer demain comme hier sans que les années passées leur aient imposé le moindre changement.

Elles fixent le principe de l’indisponibilité de la Couronne, c’est-à-dire de la permanence de l’État et de l’inviolabilité du territoire qui est son corollaire ; elles définissent ensuite les régies de transmission du pouvoir : l’hérédité par ordre de primogéniture.

Elles imposent enfin, principe ô combien important dans un siècle qui a perdu le sens de la Vérité, le principe de catholicité pour le monarque, soumis ainsi au Juge Suprême garant qu’il n’abusera pas de son pouvoir.

Ces lois fondamentales dans leur sobriété apparaissent bien comme la meilleure constitution possible, et leur nature même en garantie la permanence contre les tentations du moment. Sur leurs principes liés à l’État et au sol, le consensus serait facile à obtenir.

Quant à l’hérédité et à la catholicité, en étant la garantie des deux premiers principes, ils s’imposent d’eux mêmes.

Cette hérédité, et la règle de primogéniture qui l’accompagne, désigne l’héritier de la Couronne. Là encore, depuis cent ans, la tradition s’est maintenue à travers tous ceux qui furent ses dépositaires. À leur place, mainteneurs d’un principe, même lorsque celui-ci paraissait le plus inactuel, les Chefs de la Maison de Bourbon, ont su garder intact le précieux héritage qui leur avait été transmis [1].

Louis XX, roi de France

Actuellement, le successeur des Rois de France est le Prince Louis de Bourbon, né le 25 Avril 1974, Chef de la Maison de Bourbon depuis le décès accidentel de son Père, le Prince Alphonse Duc d’Anjou et de Cadix, le 31 Janvier 1989. Comme si l’histoire voulait déjà l’imposer, avant les faits eux mêmes, c’est déjà sous le nom de Louis XX qu’il est connu. Il faut remonter à Henri V, Comte de Chambord, pour retrouver cette titulature déjà royale comme si l’opinion et la sagesse des profondeurs de la nation avaient déjà tranché.

Prince du XXIe siècle il bénéficie, peut-être encore plus que ceux qui l’ont précédé, d’avantages précieux. En effet, en plus du droit incontestable d’être l’héritier des Rois, il recueille les fruits de l’éducation d’un Prince si nécessaire pour être un bon souverain. Les auteurs qui défendent la monarchie invoquent toujours, parmi ses avantages, le fait que le futur monarque, dès sa prime jeunesse, est associé aux affaires publiques, à la conduite de l’État.

Pour une monarchie écartée du trône depuis 1830 c’était, certes, là, le plus, grand écueil auquel elle pouvait être confrontée. N’y aurait-il pas peu à peu, le danger de voir le Prince devenir une personne privée alors qu’il est avant tout investi d’une mission publique ? Sans doute conséquence, à la fois du Pacte de Famille de Louis XV et tout autant d’une très habile politique matrimoniale menée par la suite, et en particulier au temps du Comte de Chambord et de ses immédiats successeurs, ou, tout simplement par une heureuse disposition de la Providence qui veille toujours sur la « fille aînée de l’Église », les Chefs de la Maison de Bourbon sont demeurés dans l’orbe du pouvoir.

Cela est encore plus vrai pour le prince Louis qui partout où il tourne ses regards et cherchent des exemples est nourri aux meilleurs : un arrière grand-père, Roi, et un autre Chef d’État, un cousin souverain parmi les plus appréciés de cette fin de siècle, un père qui a rempli de hautes fonctions qui l’ont fait côtoyer les “grands de ce monde”.

Au moment où la France aborde le troisième millénaire et où elle se pose de plus en plus de questions sur son avenir, voilà une hérédité prometteuse surtout lorsqu’on y joint le caractère d’un prince décidé et volontaire.


Voir en ligne : Institut des Sciences Historiques


[1Sur ce point nous renvoyons à notre étude sur « Les princes aînés de la Maison de Bourbon, le successeurs du Comte de Chambord, 1883-1941 », Science Historique N° 16.