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Légitimité
[La légitimité,] c’est la justification, tant du droit au commandement des gouvernants que du devoir d’obéissance des gouvernés, un « génie invisible de la Cité » expliquait joliment l’historien italien Guglielmo Ferrero, l’un de ceux qui ont le plus réfléchi sur ce sujet.
Exorcisant la peur réciproque du chef et des assujettis, la légitimité permet la convivence et la hiérarchisation du groupe.
[/Guy Augé , Succession de France et règle de nationalité, D.U.C, Paris, 1979, p. 121. /]
[Gouvernement] légitime, c’est-à-dire conforme à la loi de Dieu et aux traditions du pays.
[/Mgr de Ségur, Vive le roi ! in Œuvres, Paris : Tolra, 1877, 2 série, tome VI, chap. III../]
La légitimité des rois est l’anneau par lequel les nations se rattachent à Dieu pour demeurer vivantes et honorées.
[/Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, 1873, p. 443./]
Articles
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La légitimité, par Guy AUGÉ (1979)
11 avril 2010, par ISH
Dans la cité traditionnelle, le bien commun est réalisé par l’obéissance librement consentie au roi légitime, en ce que lui-même est soumis à un ordre supérieur à toute volonté humaine. Avec la modernité, la volonté de l’homme s’affranchit de tout ordre dont elle n’est pas la source ; aucune limite ne vient donc plus la borner. Aussi, tout pouvoir qui s’exprime au nom de la volonté générale — pouvoir démocratique ou autocratique — est-il potentiellement totalitaire. Pourtant nombre de (...)
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Du légitimisme à la légitimité, par Guy AUGÉ (1975)
24 novembre 2012, par MabBlavet
Ainsi parle Guy Augé : « L’entente sur l’essence même de la légitimité est la clef du problème politique, et pas seulement du problème monarchique. La légitimité traditionnelle est celle qui, scrutant l’ordre naturel, sait reconnaître sa relation au sacré et au divin, parce que la destinée des hommes ne s’arrête pas aux rivages de l’histoire. [La légitimité] est à tous ceux qui la souhaitent servir, et elle exprime, mieux sans doute que « monarchie », l’essence de l’institution royale, (...)
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Le pouvoir de la loi humaine, par saint Thomas d’Aquin
8 juin 2013, par Faoudel
« Est-on tenu d’obéir à la loi ? » Saint Thomas répond de façon limpide : L’obéissance à la loi réclame la participation de l’intelligence de celui qui y est soumis. Les lois justes nous obligent à l’obéissance au for interne. Les lois injustes qui nous lèsent ne nous obligent qu’au for externe. Les lois injustes contraire à la loi divine (naturelle ou révélée) sont une violence et n’obligent en rien : « Il n’est jamais permis d’observer de telles lois car, il vaut mieux obéir à Dieu (...)
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Catholiques, protestants, musulmans, juifs, athées … pour le Roi
26 novembre 2017, par Faoudel
Un gouvernement, même le plus mauvais et le plus injuste, possède une légitimité minimale, car il est encore préférable au chaos de l’anarchie qui n’est que la version atomisée et généralisée de la loi du plus fort. Cependant il existe des degrés positifs de légitimité qui permettent de définir et de classer les gouvernements justes, selon qu’ils se fondent sur un de ces trois degrés de légitimité : 1er degré : Reconnaissance de la loi naturelle — véritable écologie du comportement humain (...)
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Légitimité et royalisme, par Guy Augé
11 décembre 2014, par La Légitimité
S’il est une constante dans nos sociétés modernes, c’est bien le mépris du citoyen envers les représentants du pouvoir démocratique ; pouvoir auquel il est pourtant contraint d’obéir servilement au nom d’un légalisme justifié par le nombre ou l’opinion. Un Tocqueville le déplore : « Quelque soumis que fussent les hommes de l’ancien régime aux volontés du roi, il y avait une sorte d’obéissance qui leur était inconnue : ils ne savaient pas ce que c’était que se plier sous un pouvoir (...)
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Qui est le roi de France aujourd’hui ?
17 août 2016, par Frédéric Bluche,
Jean Barbey,
Stéphane Rials
En France le roi est désigné par la Loi — ou Lois fondamentales de Royaume (1) — qui préserve notre Pays de la division et permet l’unité de la paix, condition indispensable du bien commun. Les lois de dévolution de la couronne de France sont limpides : le successeur est l’aîné par voie mâle. Or l’Aîné de la famille royale de France est actuellement le Duc d’Anjou, Chef de la Maison de Bourbon, plus connu sous le nom de Louis XX. Personne — ni lui, ni nous — n’a choisi l’attribution de (...)
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La légitimité selon Joseph de MAISTRE
26 mai 2017, par La Légitimité
Joseph de Maistre (1753-1821) n’est pas français, mais il voit dans la monarchie française le modèle même de la civilisation, aussi la violence du phénomène révolutionnaire le plonge-t-il dans un abîme de détresse. Moins méthodique qu’un Bonald, Maistre développe une pensée inquiète, angoissée — voire désespérée —, qui pose les vraies questions sur la mort des nations, sur l’origine de la légitimité et sur le caractère inédit de la Révolution. Il en explore à tâtons les réponses possibles (...)
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De l’universalisme de la légitimité
29 septembre 2018, par Faoudel
On rencontre des légitimistes dans tous les peuples et dans toutes les religions. En France, des protestants, des musulmans, des juifs — et même des athées — nous contactent pour affirmer leur attachement à la légitimité dans une époque pourtant hostile. Cet engagement, qui dépasse largement le cadre dynastique, revêt donc un caractère plus universel, et amène à une question essentielle : qu’est ce que la légitimité ? Une piste de réponse consiste à partir de ce qui différencie le légal du (...)
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Petite histoire de la légitimité de 1883 à nos jours
16 décembre 2017, par VLR
L’histoire du mouvement légitimiste est celle de la fidélité à l’ordre naturel de la monarchie traditionnelle, et celle du refus de tout ralliement au modernisme : 1830 et 1883 : refus du ralliement aux Orléans qui prétendent se faire rois en violant les Lois Fondamentales du Royaume. 1892 : refus du Ralliement de l’Église à un régime républicain qui revendique l’autonomie de l’homme par rapport à la nature humaine (et donc par rapport à la volonté du Créateur de cette nature). 1965 : (...)
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Boniface VIII et Philippe le Bel : Les protagonistes et leurs argumentaires
4 mars 2018, par Alexis Witberg
Le droit romain nous est connu grâce à l’empereur Justinien Ier qui établit au VIe siècle une collection de décisions de justice faisant jurisprudence. Redécouvert à la fin du XIe siècle ce droit conforme au droit naturel est rapidement enseigné à l’université de Bologne où il influence le droit de l’Église ou droit canon. De nombreux clercs et papes — dont Boniface VIII — l’étudient à cette université, avec un effet pervers : ils finissent par considérer que l’Église absorbe les cités (...)