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Démocratie
La démocratie est aujourd’hui une philosophie, une manière de vivre, une religion et presque, accessoirement, une forme de gouvernement.
Georges Burdeau, La démocratie : Essai synthétique, Bruxelles, Office de Publicité, 1956, p.5.
La démocratie contemporaine n’est pas tant une institution politique qu’une forme d’enveloppement « total » de nos existences. Le processus de globalisation démocratique actuellement en cours coïncide désormais avec celui du développement de la civilisation des mœurs. Dès l’école maternelle, les enfants sont initiés aux « conduites citoyennes » et à la règle démocratique. Toutes les autres formes politiques concurrentes y sont discréditées. Tout se passe comme si la démocratie était l’unique rempart à l’expansion des foyers de barbarie — États dits voyous, organisations terroristes… Comme si notre époque était celle du couronnement d’une essence démocratique dont le culte est en expansion constante. Lorsque tout ce qui tend à s’opposer à ce nouvel absolutisme démocratique se voit discrédité, que reste-t-il de la tolérance démocratique ?
Alain Brossat, Le sacre de la démocratie,
Tableau clinique d’une pandémie, Anabet Éditions, août 2007.
La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude.
Aldous Huxley, Retour au meilleur des mondes.
Articles
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L’origine démocratique du nationalisme
4 mai 2008, par MabBlavet
Citation tirée de L’Aube Royale d’Yves Marie ADELINE, Ed. SICRE 1, Square Racan - 75016 PARIS, 1991 p.27-28
En Occident, l’expérience athénienne, contrairement à ce qu’il en apparaît, n’a fait que transférer cette sacralité du pouvoir, en la retirant des mains d’un homme pour l’accorder à l’État.
Dans cette ville qui, à bien des égards, annonce le Christianisme, à tel point qu’une bonne partie de son héritage reste vivant dans notre civilisation européenne, la dignité du citoyen prend une telle ampleur que (...)
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La démocratie totalitaire
13 juin 2008, par MabBlavet
Peut-on forcer quelqu’un à être libre ? Si la question parait saugrenue, la réponse du prophète de la démocratie ne laisse pas de surprendre.
Quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie pas autre chose sinon qu’on le forcera à être libre.
Jean-Jacques Rousseau, Contrat social, livre 1er, chap. VII
Autrement dit, pour Rousseau et ses disciples : Les représentants de la volonté générale normalisent ce qui est le “bien” et le “vrai“ du moment, (...)
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Du silence des démocraties sur les camps de concentration soviétiques
26 janvier 2009, par Valancony
Pourquoi le silence des démocrates ― d’ordinaire si soucieux de leurs Droits de l’Homme ― pèse-t-il encore sur l’univers concentrationnaire communiste ? Pourquoi toute la presse “bien pensante” fait-elle les yeux doux à un Besancenot, disciple de Trotsky, l’artisan de l’épouvantable système de répression soviétique ? Ne serait-ce point en raison d’une filiation commune à la Révolution française, à sa haine de l’autorité, à sa croyance aux artificielles Liberté et Égalité des Lumières ? En effet les libéraux, (...)
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Le gouvernement révolutionnaire des sociétés de pensée, par Augustin COCHIN
30 mars 2009, par Faoudel
Dans le gouvernement révolutionnaire de 1793, Cochin dévoile l’action et les méthodes des sociétés de pensée. Il montre comment la bureaucratie y remplace l’autorité et impose un ordre nouveau dans lequel toute spontanéité est étouffée : l’ordre totalitaire. Une obéissance servile est obtenue par la peur de la délation du voisin de tout propos qui pourrait nous singulariser de l’opinion. Cette opinion, élaborée artificiellement dans les sociétés de pensée, constitue la “police de la pensée” et le principe (...)
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Principe du moteur de la Révolution
18 décembre 2016, par Faoudel
Nombreux sont les catholiques et/ou les monarchistes qui, par le biais du suffrage universel, espèrent restaurer la cité traditionnelle — ou au moins freiner la révolution. Il suffirait pour cela d’une campagne électorale, ou d’un lobbying bien mené. Difficile en effet de résister à la tentation de prendre l’adversaire à son propre piège, en utilisant l’arme qu’il met à notre disposition : le vote. Et pourtant, ce serait se méprendre tragiquement sur la nature de l’arme de l’Ennemi de l’homme (l’Antique (...)
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Leçon de démocratie par Aristophane et un fondateur du Parti Socialiste
1er avril 2017, par Faoudel
Si dans la pensée traditionnelle l’objet de tout bon gouvernement est de rendre les hommes vertueux afin de réaliser le bien commun, tel n’est pas le cas de la démocratie. De l’antiquité à nos jours, dans un souverain mépris du peuple, celle-ci a toujours promu structurellement le vice et la médiocrité. Aussi la critique hilarante de la démocratie athénienne par Aristophane résonne-t-elle étrangement avec la pensée politique du socialiste Georges Frêche qui, avec son franc-parler, exprime bien fort ce que (...)
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Garcia Moreno (1821-1875) ou l’inexpérience politique
14 septembre 2009, par Surville
Depuis l’arrivée de la Révolution et la chute des monarchies chrétiennes, les catholiques cherchent désespérément un régime politique qui leur convienne. Sans pouvoir l’expliquer, il semble qu’ils aient décidé eux aussi de tourner le dos à l’expérience. Voguant vers l’utopie, ils scrutent l’histoire à la recherche d’un régime catholique. Qu’importe sa durée, son échec, son établissement. Il a existé, voilà tout. Ils nous présentent parfois l’un de ces rares régimes dont aucun n’a pu dépasser la cinquantaine, et (...)
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Groupes réducteurs et noyaux dirigeants (1973)
1er janvier 2010, par Faoudel
Comment ces étudiants sérieux, après seulement quelques participations aux AG de grévistes, se sont-ils mutés, pour les uns en révolutionnaires hargneux et violents, et pour les autres en couards prêts à toutes les concessions ? Comment cette Conférence des Évêques de France a-t-elle pu déboucher sur des déclarations aussi insipides, consensuelles et pusillanimes ? C’est que ces deux groupes — et tant d’autres avec eux — ont en commun leur mode de fonctionnement en société de pensée. Catholiques, (...)
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Du gouvernement représentatif, par Louis de BONALD (vers 1835)
9 mai 2010, par ISH
Pour légitimer son usurpation de 1830, Louis-Philippe revendique une monarchie populaire par opposition à la traditionnelle monarchie royale. Bonald revient ici sur cette tentative de synthèse entre monarchie et démocratie, et montre combien l’abandon du régime de conseil pour le régime d’opposition est préjudiciable au bien commun. En effet, l’existence d’une opposition constitutionnelle, inhérente au gouvernement représentatif, rend celui-ci impotent tant elle excite l’ambition, exaspère les passions (...)
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La société (de pensée) et le parti, par Augustin COCHIN
28 juin 2010, par Faoudel
Le détenteur de l’autorité est toujours une personne bien identifiée qui cultive son honneur en agissant par devoir conformément à un ordre transcendant toute volonté humaine. Cette soumission lui attire l’amour de ses subordonnés et le pouvoir moral de les obliger en conscience à travailler pour le bien commun. La démocratie a remplacé l’autorité par deux prédateurs sociaux. L’homme de parti qui pour jouir de la célébrité doit renoncer à l’honneur et au pouvoir : il n’est élu qu’en se soumettant (...)